Par Rym Chaabani
Jeudi soir, 21 octobre 2021, à 21h, rue Jean-Jaurès, à quelques mètres du ministère de l’Intérieur, deux personnes ont violemment agressé le militant Badr Baabo, président de l’Association Tunisienne pour la Justice « DAMJ » .
après s’être identifiés comme policiers, la première chose qu’ils ont dite pendant l’attaque était : « ça c’est pour avoir insulté la police, ça c’est pour avoir porté plainte contre nos collègues »
Ce sont quelques extraits de ce qui a été inclus dans le communiqué publié récemment par l’Association pour la Justice (Damj) suite à l’agression commise jeudi soir par deux agents de police, en uniforme civil, contre son président, militant queer et défenseur des droits humains Badr Baabo.
Comme son certificat médical le confirme, cet incident a causé à la victime une commotion cérébrale, des ecchymoses dans diverses parties du corps et de graves courbatures au niveau du cou; ce qui l’oblige en revanche à rester sous contrôle constant pendant 15 jours de repos.
Dans ce contexte, une déclaration commune signée par 26 organisations, coalitions et associations a dénoncé ce qui s’est passé exigeant la Présidence de la République de respecter ses engagements relatifs aux droits et aux libertés fondamentales d’une part, et a exhorté de l’autre le procureur de la république auprès du TPI d’ouvrir immédiatement une enquête en annonçant la constitution d’un comité de défense composé de plusieurs avocat.e.s e militant.e.s chargé.e.s de la représentation de la victime en justice.
En outre, l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates a publié un communiqué condamnant ce qu’elle a considéré «un ciblage visant le militant touché».
L’ATFD, accompagnée par Damj, s’est dirigée aussi vers l’organisation d’une protestation qui aura lieu lundi prochain à 9:30 du devant le tribunal de la première instance de Tunis.
En posant la question « Et moi qui me protège de la police ?», la manifestation prévue se tiendra contre ce dernier crime et contre le discours de haine et de diffamation qui attise des dépassements pareils, diabolise la défense des droits individuels et collectifs et met également les militant.e.s+ en danger continu.
Historique tragique et avenir inconnu :
Ici, c’est l’impunité qui règne…
Toujours traumatisés par la brutalité policière qui a coûté à plusieurs citoyens y compris Omar Laabidi et Abdesslem Zayen leurs vies, plusieurs activistes et citoyens ont exprimé leur choc et leur colère en partageant sur les réseaux sociaux les détails de cet incident et la photo de Badr montrant les traces de ce qu’il a vécu.
Entre-temps, la question qui s’est toujours posé pendant des années (n’est pas particulier au post 25 juillet) :
Quand est-ce qu’on va arrêter de sacrifier un peu partout le sang, la sécurité et la dignité des Tunisien.enne.s alors que ce monstre d’impunité continue de s’accroître et ne cesse d’empiéter sur les droits humains et civiques ?