- Par : Rym Chaabani –
Servi sur un plateau béni de sang, larmes, souffrances et sacrifices; la possibilité d’adopter ce qu’on veut du parcours révolutionnaire et ses revendications est devenue très confortable et facile aujourd’hui.
Et c’est pour cela qu’on a choisi aujourd’hui de mentionner à travers Malek Sghiri que ce parcours du 17-14 et les sacrifices de ses véritables soldats est sacré et indissoluble.
Prisonnier jusqu’au 17 janvier 2011, Malek a raté malgré lui l’énorme rassemblement du 14. Mais par la suite et loin des cérémonies et des fausses célébrations, il a choisi d’être dans la rue et d’adhérer à toutes les batailles qui ont eu lieu contre la corruption, l’injustice et les politiques de répression imposées au peuple de la part des nouveaux gouverneurs depuis 2011 et leurs alliés.
« Ayant connu le chemin des prisons dès son enfance, Malek a choisi son propre chemin qui s’oppose à son tour à la dictature.
Il n’était pas seulement l’un des derniers prisonniers du régime, mais est également resté appartenant aux rares personnes fidèles au véritable rêve révolutionnaire et ses revendications.»
Né en 1985 à Kasserine et originaire exactement de Thala, ce chercheur universitaire et spécialiste de l’histoire a étudié à : l’École normale supérieure de Tunis, l’Institut Préparatoire aux études littéraires et Sciences humaines de Tunis et la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis.
Son parcours académique a été accompagné d’une expérience à l’Union Générale des Étudiants de Tunis ( Uget ) en tant que membre et militant reconnu.
D’autre part, il a contribué à la rédaction de certains livres communs et a également publié plusieurs articles.Dans le même contexte, il a assuré la préparation et la présentation d’une émission sur TNN.
Quant à son parcours politique,
Il a été riche de différentes expériences au sein de l’Union Communiste des Jeunes Tunisiens, du Parti Démocratique Progressiste, et enfin de l’expérience en tant que membre du politique du Courant Démocrate et président de son académie politique.
Entre-temps, l’expérience du mouvement Nouvelle Génération reste exceptionnelle, vu qu’il a rêvé avec ses camarades de fonder un nouveau cadre politique où les jeunes activistes s’organisent selon de nouvelles perceptions.
10 Juin 2021 : Un départ héroïque.
Cet homme éloquent qui a toujours su convaincre, inciter et rassembler les gens à travers ses discours et qui a tout le temps reflété à travers son sourire tranquille et son regard vif une force déterminée et une sensibilité remarquable; était si courageux et humain qu’il n’a pas hésité à sauter dans le canal ( de Medjerda ) pour sauver son ami de la noyade. Il l’a effectivement sauvé et a également disparu. Et après des heures de recherche, il s’est avéré qu’il avait quitté la vie.
Et s’il était là ?
En fait, la question » Et s’il était encore là ? » s’est rapidement posée après son décès, mais sa mémoire était à l’heure pour offrir des réponses et même des analyses, conformes avec ce qu’on est en train de vivre à travers ses anciennes traces. (statuts Facebook, notes et vidéos souvent partagés de la part de ses camarades et proches.)
Peu de temps après sa mort, la photo de Malek a été levée devant le parlement le 25 de la part des manifestants qui se sont rassemblés contre la situation générale alarmante du pays et contre les abus du gouvernement et la majorité parlementaire alors.
Le 25 Juin dernier, le Courant Démocrate a annoncé qu’il a donné le nom de Malek à son académie politique.
En outre, le congrès des mouvements sociaux et citoyens qui s’est tenu récemment au Palais des Congrès a aussi porté son nom et sa photo à l’affiche officielle, la banderole à l’extérieur et à l’entrée de la salle des travaux.
à suivre…