- Slim Kacem –
Recul de la liberté de la presse
Selon Reporters Sans Frontières, la crise politique qui secoue le pays et l’engagement ambigu du Président Kais Saied pour la liberté de la presse ont d’importantes répercussions. Depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2019, le palais de Carthage ne reçoit plus les journalistes malgré les protestations du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). L’interdiction de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) de cumuler des responsabilités politiques et de posséder un média est ignorée par nombre de patrons de presse.
La Tunisie, se retrouve en nette regression depuis 2021, dégringolant à la place 94 dans son classement annuel en 2021, où elle occupait la 73ème place sur 180 pays.
A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes tunisiens a publié ce mardi 3 mai 2022, un spot documentant les témoignages de journalistes agressés et harcelés dans l’exercice de leur métier.
https://www.facebook.com/MFM.Tunisie/videos/1923106384745143/
Le Spot de sensibilisation comprenait des chiffres sur les exactions commises contre le quatrième pouvoir.
Selon le rapport annuel sur la réalité des libertés de la presse en Tunisie élaboré par la Cellule de veille du Centre de sécurité professionnelle de l’Union nationale des journalistes tunisiens, 214 attaques ont été commises contre les journalistes cette année entre avril 2021 et avril 2022 , la considérant comme étant la plus difficile ces cinq dernières années.
Considérant que, 17 poursuites ont été enregistrées contre des journalistes, 105 atteintes au droit d’obtenir et de communiquer des informations, 27 agressions physiques et 26 cas d’incitation.
L’observatoire a également documenté 12 cas de détention arbitraire, 3 cas de harcèlement sexuel, 20 agressions verbales, en plus de 64 attaques des forces de sécurité contre des journalistes.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a mis en garde contre le danger imminent qui guette le secteur face au silence et au mépris de l’autorité.