- Mongi Bouhlila – Ancien Président du TCT
2011, alors que la Tunisie voyait flou et que les tunisiens se débattaient dans ce printemps arabe, Ons Jabeur gagne Roland Garros junior; elle avait 17 ans.
Elle atteint une première finale du circuit l’année d’après en 2012 au Nana Trophy que nous avions organisé à Tunis (grosse pensée à Aziz Zouhir) et gagne ce tournoi (circuit ITF) en 2013 (son premier titre pro).
Commence alors son parcours de combattant; tiraillée entre les tentatives de récupération de sa notoriété (on écrirait un livre là-dessus) d’opportunistes de tous genres et les difficultés à boucler le budget de sa tournée professionnelle. S’en suit un épisode de quelques années perdues (entre blessure et choix techniques) mais oh combien synonymes de la grande volonté, de l’abnégation et du mérite de cette championne exceptionnelle.
Un bout de temps entre la 100 et 200ème place elle fait son entrée au Top 100 en 2018; ce qui lui a permis de concourir directement dans les tournois majeurs à pratiquement 25 ans; ce n’était pas très tôt.
Elle entame après une progression sûre et continue avec l’arrivée de Issam Jellali en tant que coach et Karim Kamoun, son amour de mari comme préparateur physique : elle passe de la 60 ème place au Top ten et gagne son premier grand tournoi à Birmingham en 2021 et dans la foulée en 2022 Madrid et Berlin.
Quelques années de perdues?
Oui. Mais mieux vaut tard que jamais. Et elle a encore de belles années devant elle; elle continuera encore à nous faire vibrer et à être le peu de joie et de bonheur qui nous reste. Elle est aujourd’hui une légende du sport tunisien; elle a déjà écrit son nom dans l’histoire de ce petit pays meurtri.
Tout ça pour dire que Ons Jabeur ne doit rien à personne en dehors de son entourage immédiat: ses parents et sa famille. Eux qui l’ont soutenue dans son parcours pendant les moments difficiles alors que beaucoup lui faisait des promesses tout en guettant le meilleur moment de récupérer son succès.
Moi je t’aime.