11ème 14 Janvier : Même brutalité, les positions ont juste changé.

  • Par : Rym Chaabani –
Manif du Parti des travailleurs, au passage le 14 Janvier 2022 – Photo: ©Rym Chaabani

« Vendredi dernier et pour la première fois, les partis du pouvoir depuis 2011, leurs partisans et alliés ont fait face à leurs propres politiques de répression et diffamation exercées tout au long des années contre les manifestants et leurs opposants.»

La déclaration du 17 décembre comme jour national officiel de la révolution au lieu du 14 janvier à provoqué plusieurs réactions variées entre l’appui de cette décision et le rejet absolu en considérant qu’il s’agit d’une falsification de l’histoire.

Par la suite,  la décision du comité scientifique de lutte contre le coronavirus d’interdire les rassemblements et toutes les manifestations a été considérée par beaucoup comme une décision politique visant ceux qui tiennent à commémorer le 14 janvier et en guise de défi, quatre appels ont été lancés pour sortir malgré les mesures annoncées par :

Les Partis démocrates (Courant démocrateParti républicainParti Ettakatol pour le travail et les libertés) qui ont été empêchés d’atteindre l’Avenue Habib Bourguiba.

Alternative des citoyens contre « le coup d’État », Mouvement Ennahda, et un groupe de dirigeants et participants des anciens partis au pouvoir (Coalition D’El Karama – Kalb tounes).

– Un groupe de militants politiques, de personnalités nationales et de militants de la société civile, et le Parti des travailleurs qui ont choisi la banque centrale comme destination.

Manif du Parti des travailleurs, au passage le 14 Janvier 2022 – Photo: ©Rym Chaabani

Il est à noter que les participants de la marche des partis démocrates n’ont pas laissé les partisans d’Ennahda les joindre et c’était pareil pour les partisans du parti des travailleurs et les autres manifestants devant la banque centrale qui ont levé des slogans accusant Rached Ghannouchi d’être derrière les assassinats politiques.

« Ils ont commencé à me frapper dans tous les sens, j’étais par terre, recroquevillé en position fœtale, je criais que j’étais journaliste. L’un d’eux m’a aspergé de gaz à bout portant. Ils m’ont donné des coups de pied. Finalement, ils ont pris mon téléphone, ma carte de presse, et ils m’ont laissé là.» Mathieu Galtier-Journaliste et correspondant de Libération

Pas seulement Mathieu, Zyna Mejri

journaliste et fondatrice du Fact Check platform Falso a été victime d’une agression atroce en pleine rue pour finir par être arrêtée ensuite seulement pour avoir filmé ce qui se passait au niveau de l’avenue Mohamed 5.

Le journaliste Mahdi Eleuch a été agressé et arrêté aussi pour la même raison, alors que six agents de sécurité ont empêché la journaliste de Hakaekonline Amira Jebali de filmer après avoir confisqué son téléphone portable tout en accédant à ses photos et messages privés.

De sa part, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a lancé une invitation pour assister à une conférence de presse qui se tiendra demain matin (à 10h) et au cours de laquelle la stratégie dont la société civile traitera les violations des droits humains et civiques sera présentée;

et cela vient après la publication d’une déclaration dénonçant tout ce qui s’est passé samedi dernier (interdiction des manifestations, agressions et arrestations) signée par 21 associations et organisations.

« En réagissant avec des déclarations dénonçant ce qui s’était passé récemment de la part des partis du pouvoir auparavant, beaucoup ont publié ce qu’ils disaient et la violence similaire qu’ils ont commise, et se sont demandés:  Où était la démocratie et leur foi dans les libertés et les droits fondamentaux de l’homme à l’époque? »

Les internautes ont partagé à nouveau sur les réseaux sociaux l’ancienne déclaration de Ali Larayedh en tant que ministre de l’intérieur le 28 novembre 2012 suite à l’usage des tirs de chevrotine contre les manifestants en disant que cette matière ( illégale au plan international ) ne tue pas et fait seulement mal.


 ( Quelques victimes de Siliana \ 2012 )

Dans le même contexte, ils se sont également rappelés d’un statut Facebook que l’ex député Seif Eddine Makhlouf a noté l’année dernière, en marge des protestations contre le parlement et le gouvernement d’El Mechichi; menaçant les manifestants au nom de son parti de peines de prison une fois arrivé au pouvoir.

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