En accueillant Mohammed Ben Salman avec des honneurs rarement accordés à un dirigeant étranger, Donald Trump n’a pas seulement déroulé le tapis rouge. Il a ouvert la voie à une recomposition stratégique où l’Arabie saoudite accède aux F-35 et s’affirme comme acteur majeur dans un Moyen-Orient en pleine mutation
La rencontre entre Donald Trump et Mohammed Ben Salman a marqué un tournant dans les relations américano-saoudiennes. Derrière un protocole inhabituellement chaleureux, c’est une vision nouvelle du Moyen-Orient qui s’esquisse : plus directe, plus transactionnelle et plus centrée sur le Golfe.
Trump, décidé à remodeler sa politique étrangère, a relégué l’Europe affaiblie au second plan, reste prudent envers l’Asie et attend encore son moment en Afrique. Mais dans le Golfe, il trouve un partenaire capable d’injecter des centaines de milliards, d’accélérer les projets géopolitiques et de renforcer le rôle des États-Unis dans la région.
Pour Riyad, l’enjeu dépasse la simple coopération militaire. L’Arabie saoudite veut être reconnue comme puissance globale, influencer les grands dossiers internationaux et sortir du statut de client dépendant de Washington. La vente des F-35, longtemps jugée impossible, symbolise cette montée en gamme : un saut stratégique qui modifie l’équilibre militaire face à l’Iran, à la Turquie et même à Israël.
La nouvelle dynamique ouvre la voie à un Moyen-Orient redessiné par des accords bilatéraux, des alliances variables et une compétition technologique de plus en plus intense. Le rapprochement Washington–Riyad, porté par les intérêts de Trump et les ambitions du prince héritier, pourrait profondément transformer la région dans les années à venir.
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