Paul Biya, 92 ans, vient d’être réélu président du Cameroun pour un huitième mandat, devenant officiellement le chef d’État le plus âgé au monde encore en exercice. Au pouvoir depuis 1982, sa longévité interpelle : comment un individu peut-il rester au sommet d’un pays pendant plus de quatre décennies, et à quel prix pour sa population ?
Son maintien au pouvoir soulève des questions universelles : pourquoi certains dirigeants s’accrochent-ils à la présidence à vie, malgré l’âge avancé et les critiques sur leur gouvernance ? Souvent, la réponse mêle intérêts personnels, pouvoir et peur de perdre des privilèges, au détriment des citoyens qui subissent l’immobilisme, la corruption et le manque de renouvellement politique.

Le scrutin du 12 octobre, officiellement remporté avec 53,66 % des voix, est contesté par le principal rival, Issa Tchiroma Bakary, qui appelle à défendre sa victoire. Mais au-delà des chiffres, c’est la question de la démocratie réelle au Cameroun qui se pose : comment un pays peut-il progresser quand son dirigeant principal est plus âgé que la plupart de ses institutions ?
Pour les Camerounais, cette réélection ne se limite pas à un résultat électoral : elle préfigure de nouveaux défis sociaux, économiques et politiques, alors que le pays continue de subir l’impact d’une gouvernance ultra-personnalisée et figée.




