« Le climat dans le boudoir » par Sami MHENNI

Depuis 3,8 milliards d’années le climat change et les êtres vivants sur la planète Terre s’adaptent, évoluent et disparaissent au gré des fluctuations climatique sur de longues périodes temporelles.

L’Homme est venu mettre son grain de sable dans les rouages de cet équilibre naturel. Il a accéléré les changements climatiques essentiellement par les émissions de gaz à effet de serre (GES). L’utilisation massive, depuis la révolution industrielle, de combustibles fossiles, la déforestation et les gigantesques incendies (les derniers en date ceux de l’Amazonie, de l’Afrique et de l’Australie), l’élevage et l’agriculture intensifs produisent de grandes quantités de GES qui s’accumulent et se concentrent dans l’atmosphère. La couche d’ozone en est atteinte et on assiste depuis une vingtaine d’années, à des variations et à des amplifications des phénomènes météorologiques qui caractérisent l’état de l’atmosphère. Des températures en hausses persistantes et des averses destructives. Notre époque se caractérise aussi par la multiplication des ouragans (et des tempêtes) aussi violents qu’imprévus.

Ce climat, qui a rythmé notre vie sur Terre depuis l’âge de la cueillette, fait des scènes. Certains climatologues parlent même de « Climageddon » si on continue sur notre « lancée » avec des projections des hausses de température de 2°c vers 2025, et 4°c dans 30 ans. Si on ne fait rien on peut dire qu’on sera « cuit ».

Pour se rassurer et vérifier ces « prophéties noires », on ne peut que se réfugier dans la science et écouter la voix de la sagesse. Ce n’est pas une bonne idée car les scientifiques eux, s’entremêlent les lacets et avancent le tout et son contraire. Selon qu’ils soient à la solde des Etats ou indépendants, ils sont sceptiques ou alarmistes. Leur division fait le bonheur des lobbies financiers et leurs protecteurs politiques et bureaucrates qui ne cessent de freiner et désamorcer toute initiative de changement dans nos modes de consommation, de déplacement et de transport.

Pourtant, on a pu entrevoir, « grâce » au lockdown du coronavirus, que certains indicateurs ont viré au « vert ». Le changement est donc faisable. Mais il y a urgence, et les dix prochaines années seraient, selon plusieurs sources, décisives pour l’avenir des générations futures.

Malgré cette urgence, on a cette impression que monsieur tout le monde ne se sent pas concerné. Pourtant, notre vie de tous les jours dépend entièrement d’une plage de température stable et donc d’un climat stable. Ces « démissionnaires » tiennent pour acquise la stabilité générale du climat, comme si elle est éternelle. A ce niveau, on peut affirmer qu’un grand travail reste à réaliser au niveau de la sensibilisation et de l’éducation. La sensibilisation du monde productif et des consommateurs pour diminuer notre emprunte carbone au moins aux seuils inscris dans l’accord de Paris lors de la COP21. Des notions telles que l’atténuation et l’adaptation devraient faire leur apparition dans les manuels scolaires des jeunes générations pour que leur appropriation soit totale et leur intégration dans les modèles de développement futurs soit naturelle.

SAMI MHENNI

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