Tunisie- La liberté d’expression muselée

  • Par Slim Kacem –

Les médias en Tunisie, replongent jour après jour dans les affres de la pensée unique, imposées par le gouvernement du Président Kais Saied et sa cheffe de gouvernement, qui tentent de faire taire les voix libres par l’intimidation et le miroitement d’un séjour en prison pour les récalcitrant.es

Selon le Syndicat National des journalistes Tunisiens, les autorités Tunisiennes, ont récemment procédées à la nomination de personnalités connues pour appartenir au système de propagande du dictateur déchu, Zine El Abidine Ben Ali, à la tête d’institutions médiatiques publiques (Agence Tunis Afrique Presse (T.A.P.), Radio et Télévision tunisiennes).

En échange de l’exclusion systématique et délibérée des compétences journalistiques indépendantes et professionnelles en les gelant, comme cela s’est produit récemment avec la journaliste Jihan Alouene, qui a été exclue de la présentation de son émission à la radio nationale « Al-Bilad Al-Youm » sur fond d’adhésion à son indépendance et de refus de s’engager dans le système de propagande du pouvoir.

Nombres de plumes libres se retrouvent ainsi menacées d’emprisonnement, sous la loi du decrêt 54, renforçant le contrôle et la censure au niveau des réseaux sociaux, qui prévoit des peines allant jusqu’à 10 de prison pour propagation de fausses nouvelles, troubles de l’ordre public ainsi que la sécurité nationale.

Le texte répressif stipule que:

« Est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise sciemment des systèmes et réseaux d’information et de communication en vue de produire, répandre, diffuser, envoyer, ou rédiger de fausses nouvelles, de fausses données, des rumeurs, des documents faux ou falsifiés ou faussement attribués à autrui dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui ou porter préjudice à la sûreté publique ou à la défense nationale ou de semer la terreur parmi la population.

Est passible des mêmes peines encourues au premier alinéa toute personne qui procède à l’utilisation de systèmes d’information en vue de publier ou de diffuser des nouvelles ou des documents faux ou falsifiés ou des informations contenant des données à caractère personnel, ou attribution de données infondées visant à diffamer les autres, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement, d’inciter à des agressions contre eux ou d’inciter au discours de haine.

Les peines prévues sont portées au double si la personne visée est un agent public ou assimilé ».

Afin de renforcer ce decrêt liberticide, une réunion ministérielle, portant sur la lutte contre les crimes liés aux réseaux sociaux, s’est tenue le 4 avril 2023. Il semble que le gouvernement veuille mettre à genoux toutes les voix contestataires, surtout après le cafouillage engendré par l’absence remarquée du président Kaies Saied, qui a enflammé les rumeurs dans les réseaux sociaux.

Ainsi donc, une épée de Damoclès semble sévir sur les médias Tunisiens, après Nizar Bahloul, rédacteur en chef de Business News, à qui on reproche un article critique sur les piètres résultats engendrés par la cheffe du gouvernement, Mme Nejla Bouden, la journaliste Monia Arfaoui, du quotidien Assabah, s’est retrouvée, elle aussi, dans le collimateur de la justice, suite à une plainte du ministre des affaires religieuses, qui s’est senti offensé par un article concernant la mauvaise gestion de l’organisation du dernier pélérinage à La Mecque.

Le directeur de la station Radio Mosaique FM, Noureddine Boutar, à qui on reproche une ligne éditoriale non conforme, croupit lui aussi derrière les barreaux depuis 54 jours pour une prétendue participation au complot contre la sureté de l’Etat, qui a vu l’arrestation d’opposants politiques et du monde des affaires.

Dernier en date, le journaliste de la radio Cap Fm, connu par ses chroniques quotidiennes, Mohamed Boughalleb, qui a annoncé aujourd’hui sur sa page Facebook, qu’il a été convoqué par la Brigade criminelle d’El Gorjani, le 7 Avril prochain.

La rédaction de ROOTS TV, exprime toute sa solidarité envers toutes les voix libres, et dénonce ces pratiques d’un certain âge, en appelant au respect de la liberté d’expression.

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