Scandale de la semaine : Journaliste agressée, retenue puis accusée.

Vendredi soir, un autre incident s’est produit à Tunis, s’ajoutant à toute une série d’incidents de violence commis par les forces de sécurité contre les citoyens.

Cette fois, la victime s’appelle Arwa Baraket, journaliste, activiste et militante féministe.

Que s’est-il passé ?

Accompagnée par ses amies et lorsqu’elle rentrait chez elle, Mme Arwa Baraket a été arrêtée au niveau du rond point Cité El Khadhra ( Tunis ) pour ce que la patrouille de la police a considéré : violation du couvre feu.

Entre temps, elle remarquait que d’autres voitures étaient entrain de circuler sans aucune réaction policière.Elle a voulu donc filmer ça, mais un agent de police est passé directement à la violence selon la victime, il l’a attaquée à l’intérieur de sa voiture et l’a harcelée pour enlever son téléphone portable. Il l’a ensuite détenue, elle et ses accompagnantes, pendant des heures et l’a empêchée de contacter un avocat. Après avoir pu se rendre au poste de police avec son avocat pour porter plainte, elle a été traitée comme une accusée et a ensuite été transférée au bureau du procureur général où son assistant l’a provoquée en agissant avec un parti pris clair avec le policier.

Réactions :

En l’absence de toute position officielle ou clarification de la part des autorités, un certain nombre d’organisations de la société civile ont publié des déclarations condamnant ce qui s’est passé et soutenant les victimes.

L’association Tunisienne des Femmes Démocrates ( ATFD ) et l’association Damj ont considéré que malgré tous les slogans lancés, que  l’État qui est le premier responsable de la violence  à l’égard des femmes et que par son silence face à l’impunité et l’absence des enquêtes sérieuses à plus d’une occasion, elle encourage ce phénomène.

Le mouvement Falgatna a également considéré que ces facteurs font de la Tunisie un pays dangereux pour les femmes.

Chaml, Ena Zeda, le parti des travailleurs et son organisation de femmes Moussawat ( Égalité ), ont publié également des communiqués de solidarité.

Le mouvement HasebeHom, et dans le cadre de sa campagne contre ces dépassements, a aussi condamné ce qui s’est passé et a renouvelé son appel à mettre fin aux agressions pareilles contre les citoyens.

Le pire est là

Ce mardi, Arwa va être traduite en justice pour « outrage à un fonctionnaire public ».

D’autre part, une manifestation de solidarité est prévue pour le même jour devant le tribunal de la première instance de Tunis à 9h00.

Rym Chaabani.

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