- Slim Kacem –
En Iran, les femmes sont toujours obligées de porter le foulard. Depuis octobre, des manifestations régulières ont lieu contre l’oppression des femmes dans ce pays strictement musulman.
La joueuse d’échecs Sara Khadem (25 ans) vient elle aussi de s’y opposer lors du championnat du monde d’échecs en blitz à Almaty, au Kazakhstan – et a joué sans foulard.
La Fédération internationale des échecs (Fide) a publié des photos des joueurs du tournoi du 26 décembre. Parmi eux se trouvait Sara Khadem, de son nom complet Sarasadat Khademalsharieh, qui a participé sans se couvrir la tête. Sa compatriote Atousa Pourkashian (34 ans) a également renoncé au hijab. Elle participe toutefois à la compétition pour les États-Unis, où elle vit depuis quelques années.
L’origine des protestations en Iran a été la mort en garde à vue de la jeune kurde iranienne Mahsa Amini le 16 septembre. La police des mœurs l’avait arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire islamique.
Suite à cela, de nombreuses protestations avaient eu lieu en Iran en octobre, soutenues par la suite à plusieurs reprises par des sportifs. La championne d’escalade Elnaz Rekabi (33 ans) s’est notamment rebellée contre le gouvernement lors de la finale du championnat d’Asie en octobre, en ne portant pas le foulard en finale.
Elle a ensuite été arrêtée par les services secrets iraniens. Elle a toutefois démenti cette information dans les médias sociaux.
L’équipe nationale iranienne de Football, a également protesté contre le régime de l’État lors de la Coupe du monde de Football 2022, lorsque les joueurs n’ont pas chanté l’hymne national lors du premier match contre l’Angleterre (2:6) en signe de protestation contre l’État. Lors des matchs suivants, les joueurs ont tout de même repris le chant. Auparavant, des informations avaient fait état de la menace de sanctions drastiques et d’une pression accrue sur les joueurs professionnels de la part du gouvernement.
Khadem doit donc elle aussi s’attendre à une réaction de la part du régime iranien.
