Le Guantanamo Italien en Albanie

Le transfert des migrants irréguliers interceptés par la marine italienne vers des centres de détention en Albanie a commencé.

Il concerne principalement ceux provenant de pays que l’Italie considère comme « sûrs », incluant notamment les migrants tunisiens. Ces derniers seront soumis à des vérifications d’identité et à des procédures d’expulsion accélérées, réalisées en coopération avec les autorités.

Le gouvernement tunisien sera chargé de l’identification et de la délivrance des documents consulaires nécessaires pour procéder à ces expulsions massives.

Ce processus reflète un tri discriminatoire qui perpétue le refus de l’Italie de respecter ses obligations internationales, notamment en ce qui concerne le droit d’asile et le principe de non-refoulement. Il n’est pas surprenant de voir l’Italie, comme l’Europe, nier les droits humains fondamentaux, en échangeant les droits et la dignité des migrants contre une aide et un soutien politique aux régimes répressifs des pays du Sud.

Les groupes vulnérables, tels que les mineurs, les femmes et les familles, sont exclus de ce transfert vers l’Albanie.

Malgré les mouvements de résistance menés par des organisations et associations en Italie et en Méditerranée contre ces politiques de ségrégation raciale, il est peu probable qu’ils parviennent à changer significativement la situation.

Tout comme les États-Unis ont transformé le territoire cubain en une prison à Guantanamo, où ils ont pratiqué diverses formes de torture et commis de graves violations des droits de l’homme, l’Italie a suivi une logique similaire en louant un terrain en Albanie pour y construire des centres de détention sous administration italienne.

La violence, la détention des migrants sont devenues des moyens justifiés par l’Europe pour « protéger sa forteresse ».

Dignité pour les migrants et honte aux politiques racistes à leur égard, ainsi qu’à la complicité des gouvernements du Sud qui légitiment ces pratiques sous couvert de souveraineté.

Gert Jan Koopman:

« Nous avons constaté une réduction de plus de 80 % du nombre de migrants par rapport à 2023. »

Gert Jan Koopman, directeur général du département du voisinage et des négociations d’élargissement à la Commission européenne, a affirmé que la Tunisie est un partenaire efficace en matière de contrôle migratoire.

Des milliers de personnes considèrent l’Accord de partenariat global sur la migration entre la Tunisie et l’Union européenne comme un succès.

Cependant, un problème majeur subsiste : « Nous avons relevé l’absence de soutien et d’accompagnement des demandeurs d’asile, et nous avons attiré l’attention des autorités tunisiennes sur ces lacunes. Une visite européenne est d’ailleurs prévue. » Les 29 et 30 octobre 2024, le ministère des Affaires étrangères tunisien et la Commission européenne aborderont ces questions dans le cadre de l’élargissement du partenariat global.

Slim Kacem

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