Lamine Sassi, figure emblématique de l’art contemporain en Tunisie, nous a quittés, ce mercredi 23 Octobre 2024, laissant derrière lui un héritage artistique inestimable.
Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Tunis en 1970, il a été marqué par l’enseignement du peintre Ridha Ben Abdallah, qui lui a transmis bien plus que la technique : la liberté de peindre. En 1971, il inaugure l’art contemporain en Tunisie avec l’expositio « IRTISSEM », posant ainsi les jalons d’un mouvement novateur dans le paysage artistique du pays.
Au fil des ans, Lamine Sassi a forgé « son propre espace pictural », selon les mots de son confrère Houcine Tlili, un espace fait de continuités et de ruptures, animé par une énergie créatrice exceptionnelle. Sa première exposition personnelle remonte à 1976. À cette époque, il formait avec Habib Bouabana et Faouzi Chtioui un trio inséparable, incarnant la nouvelle avant-garde tunisienne.
La première phase du travail de feu Lamine Sassi repose sur la spontanéité du geste graphique, apposé sur un support plastique. Il puise dans le patrimoine tunisien pour en extraire des signes qu’il intègre à ses œuvres. Plus tard, il oriente son art vers une abstraction où des plages de couleurs s’associent, et où les éléments graphiques se fondent dans des jeux de lumière et de transparence.
Un tournant décisif s’opère après un séjour à la Cité des Arts de Paris, où il découvre les dernières innovations dans le domaine des arts plastiques. De retour en Tunisie, il amorce une nouvelle approche, réintroduisant la figuration, mais de manière libre et décomplexée. Dès 1981, il adopte un style marqué par des formes enchevêtrées et des personnages aux expressions dramatiques. Sa technique reste fidèle à la spontanéité, avec un usage vibrant de la couleur : il la projette, l’essuie, créant des ombres et des lumières qui renforcent l’intensité dramatique de ses toiles.
La nouvelle du décès de Lamine Sassi a provoqué une immense vague de tristesse parmi les amateurs d’art et ses proches. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont exprimé leur douleur et partagé des hommages émouvants à cet artiste d’exception, rappelant l’importance de l’homme derrière l’artiste. Nous publions ici quelques-uns de ces témoignages.
Lamine Sassi, par son œuvre et sa personnalité, continuera de vivre dans la mémoire collective, laissant un héritage artistique qui perdurera à travers les générations.
Lamine Sassi, par son audace et son génie, a marqué de manière indélébile l’art tunisien, ouvrant la voie à de nouvelles générations d’artistes.
NDLR. « Lamine Sassi, que nous avons eu l’honneur de côtoyer et de connaître, était un homme d’une finesse et d’une culture rares. Il laissera une empreinte indélébile dans nos cœurs » Slim & Khawla.
Bon Vent Si Lamine
Slim KACEM
BIO Lamine Sassi (Peintre – Tunisie).
Né en 1951 à La Manouba.
Diplômé des Beaux-Arts (Tunis 1977).
Expose en Tunisie et à l’étranger depuis 1977.
Résidence à la Cité Internationales des Arts (Paris 1978).
Premier prix de la Biennale de Koweït 1998.
Prix national des arts plastiques 2005
