Le journaliste Khalifa Guesmi, condamné à 5 ans de Prison

  • Slim Kacem –

La 27e chambre criminelle, spécialisée dans les affaires de terrorisme à la cour d’appel de Tunis, a relevé la peine prononcée contre le correspondant de Mosaïque FM à Kairouan, Khalifa Guesmi, d’un an à cinq ans de prison.

L’avocat du journaliste, Rahhal Jalali, a qualifié la peine de « choquante et injuste ». Annonçant que le comité de défense de Khalifa Guesmi a demandé une demande de sursis à exécution, en attendant la décision de la Cour de cassation.

Il convient de noter que les poursuites contre Khalifa Guesmi ont débuté en mars 2022, pour des accusations en vertu de la loi antiterroriste et du code pénal.

L’accusation portée contre le journaliste Khalifa Guesmi est « d’avoir participé à la divulgation intentionnelle d’informations liées à des opérations d’interception et des données recueillies auprès de celles-ci », au sens de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et du code pénal, après avoir publié des informations relatives au démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan.

Indignation du Syndicat National des Journalistes Tunisiens SNJT

Le Président du SNJT, Mohamed Yassine Jlassi, a publié un communiqué au vitriol dont voici quelques extraits:

Cette décision de justice constitue le plus haut verdict en appel dans l’histoire de la presse tunisienne, sans précédent même dans tous les régimes dictatoriaux de la Tunisie, et est une indication politique pour accélérer la punition de la presse et des journalistes en utilisant le système judiciaire. Le syndicat national des journalistes tunisiens condamne cette décision injuste et la considère comme une traduction claire et pratique de la politique de répression de la liberté de la presse, des médias et de l’expression.

Il met en garde contre le danger de la violation de la constitution et des conventions internationales signées par l’Etat tunisien, ainsi que des lois relatives à la liberté de la presse, qui limitent la poursuite des journalistes conformément au décret-loi 115. Le syndicat considère que la condamnation de Khalifa Guesmi en vertu de la loi de lutte contre le terrorisme est un abus de pouvoir, une stratégie ciblée révélant qui viole les procédures et le droit de la défense et persécute les journalistes. Le syndicat des journalistes impute à la classe politique la responsabilité de la détérioration de la situation des libertés en Tunisie et de l’utilisation du pouvoir judiciaire pour réprimer les journalistes, les syndicalistes et les militants.

Le Président de la Ligue Tunisienne de défense des droits humains LTDHBassem Trifi a fortement critiqué cette décision de justice, qui vise à limiter la liberté d’expression en Tunisie, en publiant un post sur sa page Facebook : »Le journaliste Khalifa Guesmi a été condamné à cinq ans de prison… pour quoi ? Pour son travail de journaliste et son souci de vérifier l’actualité avant de la publier !!!« 

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