CLIMAT Tunisie – Journalisme de l’environnement : La charte

  • Sami Mhenni – Spécialiste en Sciences de la mer –

C’est grâce à un grand travail collaboratif et à l’implication de Heinrich Böll Stiftung, du réseau Tunisie verte, du SNJT et de la CAPJC qu’a vu le jour la charte pour un journalisme vert. Cette charte a été présentée le 11/10/2023 au siège du SNJT à Tunis.

de G à Dr : Firas Kefi (Nawaat), Nidhal Attia (Heinrich Böll Stiftung) et Kawthar Zribi (Shems FM)

Les instigateurs de ladite charte veulent ainsi donner de l’élan au journalisme environnemental afin que celui-ci s’impose comme incontournable dans les projets éditoriaux et d’initier et accompagner la prise de conscience de l’urgence environnementale et climatique des citoyens.

Les dix points qu’énonce la charte illustrent l’engagement d’un journaliste environnemental responsable :

  1. En faire un axe éditorial majeur
  2. Le traitement des données scientifiques
  3. Souligner les insuffisances des politiques publiques
  4. Adopter une démarche de critiques constructives
  5. Ressortir les dimensions humaines des problématiques environnementales et climatiques
  6. Miser sur le visuel approprié
  7. Adopter un lexique adéquat et fédérateur
  8. Se former pour une meilleure culture environnementale et climatique
  9. Collaborer avec les experts, les scientifiques, les ONGs, les activistes et les ministères concernés
  10. Faciliter et garantir l’accès à l’information et l’intégrité physique des journalistes

Dans sa version française, il y a un onzième point non moins important, il s’agit des partenaires publicitaires et les sponsors.

Plusieurs points ont été soulevés par les intervenants qu’ils soient journalistes, experts ou représentants d’ONGs :

  • La formation universitaire du journalisme environnemental
  • La formation aux questions environnementales et climatiques
  • Le journalisme et l’activisme
  • Les citoyens insensibles à l’urgence
  • Les sources et le traitement journalistique des données
  • Le droit à l’accès aux données et autres documents gérés par les structures de l’état
  • L’inertie de l’administration

De notre côté, on s’est posé la question de pourquoi une charte ? pourquoi maintenant ? y a-t-il d’autres chartes par exemple pour le journalisme politique ou celui d’investigation ? y a-t-il eu des dérives récentes dans le traitement journalistique des questions environnementales et climatiques qui auraient justifiées de penser à une charte ?

On a émis le souhait que cette charte ne soit pas considérée comme un cahier des charges mais plutôt utiliser les dix points comme balises ou repères qu’il ne faut pas perdre de vue lors du travail d’un journaliste traitant les questions environnementales et climatiques.

Sur la question du traitement des données scientifiques sur les questions environnementales et climatiques, nous pensons qu’il y a un gros travail à effectuer pour les vulgariser et les rendre compréhensibles par la majorité des citoyens sans pour autant tomber dans la vulgarité scientifique. Ce travail est essentiel et demande l’intervention d’experts et de spécialistes qui ne courent pas les rues et qu’il faut aller les chercher et les dénicher dans leurs structures de recherche.

Enfin, afin de s’imposer dans les projets éditoriaux, nous pensons qu’il ne faut pas se leurrer, on n’a pas le choix que de s’en remettre et à l’ingéniosité des journalistes et leur « telling stories », et au dictat des partenaires publicitaires et des sponsors.

 Enfin c’était une occasion de rappeler que El nino vient de succéder à la Nina et comme conséquences on prévoit pour l’année 2024 des records dans la région méditerranéenne aussi bien en chaleur, en sécheresse, en inondations, en feux de forêts …etc.

Du pain sur la planche. Au travail, charte à l’appui.

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